Deep Silence

Tout le langage esthétique de Toshio Hosokawa est marqué par la tradition musicale japonaise des méthodes de respiration “Zen”, de lentes et longues inspirations suivies d’aussi lentes et longues expirations. Pour reprendre ses propres termes, sont art est “ la calligraphie, peinte sur le bord du temps et de l’espace ; chaque son individuel est peint sur la toile du silence ”, ce qui signifie en clair : ses pièces se composent de longues sonorités tenues, toujours aux confins du silence. Le mouvement extrêmement lent ainsi que le développement contrôlé des harmoniques naturels jusque dans leur extrême limite, créent une curieuse impression d’espaces infinis. Outre l’accordéon (qui, ici, n’a strictement rien à voir avec celui du bal musette), on entendra le shō, cette espèce d’harmonica traditionnel japonais (ou orgue à bouche) sensé reproduire le chant du phénix : 17 tubes de bambou, un embout dans lequel l’on peut souffler mais également aspirer l’air (créant ainsi un son parfaitement continu), et la possibilité de moduler le son quasiment à l’infini. La musique même de la méditation et de l’âme.
(Abeille Musique AMCD 2005)